Réseaux sociaux : la fin de l’innocence
Après avoir connu une croissance planétaire en quelques années, et révolutionné internet, les réseaux sociaux sont aujourd’hui au cœur d’ interrogations et suscitent la méfiance.
Est ce la marque de leur déclin ou vont ils savoir évoluer ?
Une déferlante incontestable vers la fin
Porté par Facebook et Twitter, puis par Snapchat, WhatsApp, Instagram ou encore LinkedIn, les réseaux se sont imposés comme un média dominant, que personne n’avait vu arriver. Cette déferlante, porté par les millenials, s’est répandue auprès d’autres générations. Après le succès planétaire, viennent les bugs, les questions sur les données de vie privée, les piratages et leurs conséquences.
Même tardive, la prise de conscience arrive pour remettre en cause ce modèle. Un modèle qui s’est fondé seul, en l’absence de bases juridiques, et à une vitesse vertigineuse.
Des systèmes hors de contrôle ?
Et c’est sans toute l’enseignement principal de l’affaire Cambridge Analytica, qui a vu les données des utilisateurs de Facebook piratées avant l’élection américaine. Les difficultés de Mark Zuckerberg à répondre montraient à quel point il était dépassé par le système. Qu’il avait lui même créé, étant réduit à présenter ses excuses.
Au delà de cette affaire, les autorités s’inquiètent de la dominance de ces sociétés, notamment Facebook qui possède WhatsApp.
Ce qui peut faire craindre que ces mastodontes constitués en oligopole ou monopole ne soient pas contrôlables par les états.
L’heure de la maturité : contrôle et désaffection
Les réseaux sociaux semblent connaître aujourd’hui une phase de questionnement qui marque effectivement la fin d’une période d’insouciance et de croissance effrénée: la mise en place de règles sur le traitement des données – la RGPD pour les pays Européens – visant à redonner à l’utilisateur un minimum de contrôle sur ce que le réseau possède comme données le concernant.
Le modèle de gratuité utilisé par les réseaux sociaux a bien une contrepartie, au delà de la publicité, et c’est l’utilisation à des fins commerciales des données individuelles.
Dans un monde où l’e-réputation est devenu une notion importante, les utilisateurs se posent de nouvelles questions qu’ils n’imaginaient même pas avant.
“Si c’est gratuit, c’est vous le produit!”
Des utilisateurs ont eu un mouvement de recul, vis à vis des réseaux. Comme une prise de conscience rapide, en réalisant les fuites des données Facebook.
Certains ont décidé de fermer leur compte.
D’autres ont même constitué des mouvements de contestation du modèle Facebook, ayant eu l’impression d’être trompés.
Par ailleurs, les effets de mode se font forcément sentir, même en matière de réseaux. Et Facebook connait une baisse d’utilisateurs depuis plusieurs mois, alors qu’Instagram et Snapchat sont plus en vue.
Mais, alors que les cours de bourse de ces sociétés sont chahutés, il reste à ces groupes à évoluer et se réinventer . Enfin, Dans une approche peut être plus transparente et plus éthique, pour restaurer la confiance de leurs utilisateurs.
Là est leur nouveau défi pour continuer d’exister.