Parcoursup : est ce que la machine reste sous contrôle ?
Le système Parcoursup a pour rôle de trouver une affectation dans l’enseignement supérieur aux Bacheliers qui lui ont présenté leurs vœux. Il vient remplacer le logiciel APB, décrié après le bac 2017.
A l’heure du premier bilan, l’humain a-t-il encore sa place dans ce dispositif de sélection ?
Parcoursup: Une question des plus sensibles
Ils sont 800 000 élèves présentant des dossiers pour entrer dans l’enseignement supérieur. Et cette année, c’est le système Parcoursup qui prend le relais de APB. Simple changement de solution informatique ?
Non, rien n’est jamais si simple dans l’éducation nationale : l’arrivée de Parcoursup réveille le brulant dossier de la sélection à l’université, puisque des enseignants sont chargés d’étudier des dossiers individuels pour constituer leurs promotions.
Algorithme contre facteur humain
Il était reproché au système APB ses limites et son incapacité à affecter sur un quelconque critère les dernières places lorsque trop de candidats restaient en lice. Cela avait amené un tirage au sort encore décrié aujourd’hui comme solution particulièrement injuste. L’algorithme fonctionnait en traitant l’ordre de priorité des demandes candidats. Si ce critère ne permettait plus de
distinguer des candidats, APB était en échec.
Les partisans de Parcoursup indiquent eux que l’humain rentre désormais en ligne de compte, le logiciel ne traitant pas d’ordre de préférence, et des enseignants étant amenés à voir les dossiers de candidature.
L’équation impossible de l’absence de sélection, du nombre et de l’équité
Bien évidemment, le facteur humain est indispensable à intégrer dans un tel processus, pour être capable d’en dominer les effets. Parcousup bénéficie en cela de l’expérience d’APB dont les limites ont pu être expérimentées.
L’intervention humaine a probablement également une vertu d’équité en éliminant le recours au hasard, et introduisant une notion de mérite aux candidatures étudiées. Par ailleurs Parcoursup permet de traiter le caractère des bourses , des besoins d’internat, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Système imparfait, mais système indispensable
On n’imaginerait même plus aujourd’hui se passer de l’appui d’un logiciel perfectionné et dédié pour traiter toutes les contraintes d’un processus comme celui des candidatures à l’enseignement supérieur de 800 000 élèves.
L’humain n’a bien évidemment pas de valeur ajoutée à faire les traitements calculatoires qui sont demandés à Parcoursup. Son rôle est de définir et de faire évoluer les critères, d’intervenir en matière de sélection lorsque c’est requis pour assurer de l’équité. La flexibilité du système permet aux élèves sélectionnés de faire un choix entre plusieurs affectations. Ce qui libère des places, par un processus itératif.
Il restait fin juillet 2018 17000 élèves non encore affectés. Ce qui est plus faible qu’avec APB à la même époque en 2017.
Mais le système doit continuer d’évoluer et de prendre en compte les besoins d’améliorations qui sont apparus en 2018!